Une clientèle qui vient des quatre coins de la France pour une consultation qui peut durer 4 à 5 h, c’est une lente descente aux enfers qui se finit toujours… toujours bien !
Le cérémonial du thé fait parti intégrante de la consultation du matin ou de l’après midi.
C’est notre façon à nous de dire, soyez les bienvenus, nous allons prendre grand soin de vous.
Tout commence par une tasse de thé
En savoir plus sur cette merveilleuse boisson
Introduction
INTRODUCTION
Le rituel du THÉ dans notre consultation
Artifice ou outil complémentaire pour le Thérapeute ?
Avant de répondre à cette interrogation pertinente, rappelons certains éléments indépendants qui favorisent l’intégration du rituel du thé lors d’une consultation.
- Type de clientèle : principalement féminine
- Caractéristique de la clientèle : appréciant généralement le thé
- A priori sur le thé : boisson favorisant la convivialité
Ces premiers éléments nous apportent déjà un début de réponse. Oui, le thé n’est pas un artifice pour le thérapeute mais peut être un véritable outil complémentaire dans la poursuite de son travail en séance.
Associé aux différentes techniques propres au savoir-faire du Thérapeute, le rituel du thé se révèle être un moyen efficace d’apprécier l’état du client, et ce, dès sa réception au cabinet.
Alors, comprendre l’histoire du thé, connaître ses bienfaits, apprécier sa diversité et exprimer ses saveurs sont autant de similitudes que le thérapeute peut retrouver dans la découverte de son client. Cette découverte du client se décompose également en plusieurs étapes similaires à savoir : comprendre ce qui s’est passé dans la vie de son client, connaître ses qualités, apprécier ses ressources et l’aider à les lui faire ressentir.
Ces moments privilégiés vont aider le thérapeute à avancer dans son travail de découverte et de mise en confiance de son client.
Nous développerons dans ce dossier en quoi le rituel du thé lors d’une consultation apporte pour le thérapeute un outil de travail riche d’informations sur l’état émotionnel de son client.
I - L'Histoire de Thé
I – L’HISTOIRE DU THÉ
Tout a commencé pour le thé en 2737 avant notre ère, en Chine.
La légende raconte qu’il y a trois milles ans, alors que l’empereur Shen Nung faisait bouillir de l’eau à l’abri d’un arbre pour se désaltérer, une légère brise agita les branches et détacha quelques feuilles. Elles se mêlèrent à l’eau et lui donnèrent une couleur et un parfum délicat. L’empereur y goûta, s’en délecta et en repris. L’arbre était un théier sauvage : le thé était né.
Cette découverte serait à l’origine des vertus médicinales que les Chinois attribuèrent au thé, avant qu’il ne fît l’objet d’un véritable culte.
La conquête de l’Europe
Dès le Xe siècle, le thé constitue pour la Chine un produit d’exportation de première importance : d’abord, vers les pays asiatiques puis, à partir du XVIIe siècle, vers l’Europe.
En 1606, la compagnie hollandaise des Indes importe de Macao les premières caisses de thé qui débarquent à Amsterdam : c’est la première cargaison de thé connue et enregistrée dans un port occidental. D’autres navires hollandais achemineront ensuite le thé aux pays baltes.
La Compagnie des Indes Orientales, compagnie hollandaise, entretient à cette époque des relations régulières avec l’Extrême-Orient et conservera, malgré la fondation en 1615 de l’East India Company, son concurrent britannique, le monopole sur le négoce du thé jusqu’à la fin des années 1660. En 1657, Thomas Garraway, tenancier d’un « coffee-house » à Londres, introduit le thé dans sa boutique et fait paraître dans le journal de l’époque cette publicité : « Cette excellente boisson, approuvée par tous les médecins chinois, que les Chinois appellent « Tcha » d’autres nations « Tay » alias « Tee » est en vente à la Sultaness Mead près du Royal Exchange à Londres. »
Le 3 août 1700, l’Amphitrite, un navire français rapporte la première cargaison de thé noir embarqué en Chine. Si sa propagation rencontre au début une forte méfiance pour ses effets pervers, le thé devient cependant très vite l’objet d’un commerce important. Réservé d’abord aux aristocrates, la bourgeoisie commence également à en boire au XIXème siècle. Le thé entre alors dans les salons littéraires et mondains. Les Français se mettent ainsi « à la mode anglaise » car à cette époque, nos voisins de l’Outre-Manche font une énorme consommation de thé.
Le thé à la conquête du monde
Les émigrants anglais et hollandais emportent avec eux le thé vers le nouveau monde, où il va jouer un rôle déterminant dans l’histoire des Etats-Unis.
Les Chinois, alors seuls producteurs, imposent leurs règles : prix prohibitifs, accès limité au port de Canton, refus d’échanger le thé contre les textiles anglais. Pour contrer cette pression commerciale, les Anglais décident d’introduire de façon illicite l’opium en Chine, afin de créer une dépendance – et donc une monnaie d’échange – chez leur partenaire commercial. C’est le début de la Guerre de l’opium qui s’achèvera par l’annexion de Hong Kong par les Anglais en 1842.
Au XIXe siècle, la Chine ne suffit plus à satisfaire une consommation occidentale toujours croissante et les Anglais commencent vers 1830 à développer la culture du thé dans d’autres pays. Des plantations sont créées en Inde en 1834 et le thé est introduit à Ceylan en 1857. Les plantations cingalaises n’ont au départ qu’une valeur expérimentale, mais, en 1869, après la destruction totale des plantations de café ravagées par un parasite, le thé devient la principale richesse de l’île.
Le thé est également implanté dans d’autres pays d’Asie qui deviennent d’importants producteurs, dans des pays d’Afrique Noire anglophone ; et, plus récemment, sur l’île de la Réunion et en Argentine.
Aujourd’hui, le thé est la première boisson mondiale après l’eau, il s’en consomme environ 15 000 tasses à la seconde.
II - Ses bienfaits
II – SES BIENFAITS
A son apparition en Asie, le thé fut considéré comme un aliment bienfaisant pour l’organisme. Les références les plus anciennes sur le thé dont dispose l’historien mettent en avant ses propriétés médicinales : le thé était utilisé à l’origine sous forme de pâte, en cataplasme pour combattre les rhumatismes.
A leur manière, les légendes sur le thé, qu’elles soient chinoises, indiennes ou japonaises illustrent toutes les propriétés stimulantes et tonifiantes du thé. L’Empereur Shen Nong, père de la médecine et de l’agriculture chinoises, affirmait dans son Traité des Plantes que « le thé soulage la fatigue, fortifie la volonté, délecte l’âme et ranime la vue ». Au XXe siècle, la science médicale nous permet de comprendre scientifiquement de nombreux bienfaits.
Les Xantines : sorte de molécules azotées d’origine naturelle
il existe trois Xantines dans le thé : la caféine, la théophylline et la théobromine. Il s’agit de substances organiques que l’on retrouve dans tous les types de thés, quelle qu’en soit la couleur.
La caféine
Découverte en 1820, la caféine est le Xantine principal du thé. Il représente 2% à 3% de la feuille sèche. Il faut savoir que caféine et théine sont une seule et même molécule, celle-ci étant simplement présente en plus grande proportion dans le café.
Certains thés sont riches en caféine : thés primeurs, cueillettes abondantes en bourgeons ; d’autres en sont quasiment dépourvus : thés fumés, Wu Long.
La caféine est un puissant stimulant du système nerveux. Contrairement à celle du café, la caféine du thé se diffuse progressivement pendant une petite dizaine d’heures dans l’organisme. Elle permet, à ce titre, de rester éveillé et concentré sans être excité. Elle ne provoque ni coup de fouet, associé à la tasse de café, raison pour laquelle on qualifie le thé de stimulant quand à la caféine classée elle parmi les excitants. Elle fait du thé une boisson idéale de l’activité aussi bien intellectuelle que physique.
Si cette action stimulante peut provoquer chez les personnes sensibles une légère tendance à l’insomnie, il est, en revanche, très facile de « déthéiner » soi-même son thé sans en altérer la saveur : la caféine du thé étant un composant qui se libère dans les premières secondes de l’infusion, il suffit de rincer les feuilles avec une première eau frémissante que l’on jette au bout d’une dizaine de secondes.
La théophylline
Elle est présente en quantité beaucoup moins importante que la caféine. Son action est essentiellement vasodilatatrice, c’est-à-dire qu’elle dilate veines et artères coronaires, dont elle améliore le débit. Ceci explique en partie pourquoi le thé, qu’il soit brûlant ou glacé, est une boisson rafraîchissante : la vasodilatation est un des phénomènes qui contribuent à la thermorégulation de la température du corps. La théophylline est également un stimulant respiratoire, utilisé dans certains médicaments contre l’asthme. Mais le thé, en aucun cas, ne peut être considéré comme un remède à ce type de maladie.
La théobromine
En quantité moindre que les précédents, ce xanthique a une action puissamment diurétique. En activant la circulation rénale, il favorise l’élimination par les voies urinaires.
Les tanins ou dits polyphénols
Appelés également polyphénols, ils appartiennent à la même famille de composés que ceux contenus dans le vin.
Certaines qualités du thé, comme sa couleur, son corps ou sa puissance, dépendent directement de ces tanins et des transformations qu’ils ont pu subir. On reconnaît aisément un thé riche en tanins à l’astringence de sa liqueur, qui devient parfois de l’amertume lorsque le thé est trop infusé : les tanins se libèrent lentement mais de façon croissante, ainsi une infusion trop longue augmente considérablement leur concentration et donne au thé son amertume.
L’astringence joue un rôle sur le resserrement du tissu cellulaire. En usage externe, le thé peut être utilisé dans un bain pour resserrer les pores de la peau, ou en dernière eau de rinçage sur les cheveux qu’il rendra lisses et brillants.
Les principaux dérivés du thé sont les catéchols – dits aussi catéchines – et les flavonoïdes. Au cours de l’oxydation, une partie de ces dernière se transforme en deux autres molécules : la théaflavine et la théarubigine, auxquels on doit notamment la couleur rouge à brun des thés oxydés.
La recherche scientifique a démontré une action des polyphénols du thé vert sur le mauvais cholestérol. Ainsi une consommation quotidienne de 5 tasses de thé par jour entraîne au bout de quelques mois une baisse du LDL-cholestérol, le mauvais, par opposition au HDL-cholestérol. D’autres études ont approfondi cet aspect en mettant en évidence l’action du thé vert dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, notamment l’athérosclérose, maladie artérielle associant une sclérose des artères à la présence de plaques graisseuses.
Une action digestive des polyphénols a été démontrée : boire du thé vert limite l’absorption des graisses au cours de la digestion. Ainsi, une tasse de thé prise en fin de repas, environ 40 minutes après, facilitera la digestion en activant l’élimination des matières grasses.
Les vitamines
Vitamine C
Le thé est une plante naturellement riche en vitamine C (environ 250 mg pour 100 g de feuilles fraîches). En revanche, celle-ci est entièrement détruite dès lors qu’elle est infusée dans une eau supérieure à 30°C. Le thé ne peut donc pas se prévaloir d’un apport en vitamine C. Par contre, les flavonoïdes, l’un des tanins, favorisent l’absorption de la vitamine C par notre organisme.
Vitamine P
Présente en quantité importante dans le thé, la vitamine P accroît la résistance capillaire et raccourcit la durée de saignement.
Vitamines B
Fortement solubles dans l’eau, on retrouve de nombreuses vitamines B dans la tasse. Elles contribuent à la bonne santé générale du corps humain, en favorisant le métabolisme, c’est-à-dire l’ensemble des réactions s’accomplissant dans les tissus organiques : dépenses énergétiques, nutrition, assimilation…
Les éléments minéraux
Le thé est riche en potassium et en fluor. En revanche, il est très peu chargé en sodium, ce qui en fait une boisson convenant parfaitement aux régimes sans sel.
On connaît l’importance du fluor dans la lutte contre la carie dentaire. Le thé en contient 0,3 mg par tasse. Sachant que, pour préserver l’émail de nos dents, il nous faut absorber par jour 1 mg de fluor, le thé, bu régulièrement, contribue efficacement à cet apport.
Les glucides
Alors que les glucides sont présents en quantité importante dans la feuille, un seul d’entre eux passe à l’état soluble, et en quantité infime : le monosaccharide qui relève parfois certains thés d’une discrète saveur sucrée. En revanche, ce sont bien les sucres présents dans la feuille de thé qui donnent naissance à de nombreux composés aromatiques de type grillé ou pyrogéné.
Les composés aromatiques ou odorants
Ils composent le bouquet du thé qui en sont l’« âme ». C’est la combinaison des différents composés odorants qui donnent naissance aux odeurs. Elles se comptent par centaines de milliers, pour le thé, on en a dénombré 600. Dans une tasse à thé, ces odeurs ne représentent que 0,05% de l’extrait solide. En effet, elles passent en faible proportion dans la liqueur, certain sont même détruits car trop sensibles à la chaleur au cours de l’infusion.
Tout l’art de réussir un thé consiste à obtenir dans la tasse une liqueur équilibrée entre ces différents éléments qui composent le thé.
III - Comment le préparer et le déguster
III – COMMENT LE PRÉPARER ET LE DÉGUSTER
La qualité de l’eau
Selon la formule des Chinois, « l’eau est la mère du thé ». N’oublions pas que le thé est composé de 99 % d’eau ! Il faut donc considérer les caractéristiques suivantes : le Ph, les saveurs et arômes intrinsèques dus à la présence des minéraux dans l’eau, et l’interaction entre l’eau et le thé.
Le Ph définit le caractère acide ou alcalin d’une solution telle que l’eau. L’idéal est d’utiliser une eau au Ph neutre, ou très légèrement acide libérant mieux le bouquet du thé.
L’eau contient des minéraux. Entre l’eau du robinet, les eaux filtrées et les eaux de source, quelle eau choisir ? Eviter l’eau du robinet traitée en chlore pour éliminer les microbes elle est l’ennemi juré du thé. Privilégier les eaux filtrées et eaux de source très peu minéralisées.
La température de l’eau
La règle d’or pour tous les thés : ne jamais faire bouillir son eau car elle perd alors en oxygène, seul moyen favorisant le passage des composés aromatiques à l’état gazeux au niveau olfactif.
Un thé réussi est un thé équilibré entre ses tanins, ses vitamines, ses minéraux, ses composés aromatiques. Pour maitriser cet équilibre, il faut contrôler la température de l’eau pour chaque thé. Une eau trop chaude développera plus d’astringence dans la liqueur, sauf pour certains thés comme les Wu Long, roulés en perle, qui déploieront mieux progressivement leurs feuilles.
Et le thé glacé ?
Faire infuser 8 à 10 g de thé noir dans 1 litre d’eau à température ambiante pendant une nuit. Retirer les feuilles et mettre la liqueur au frais. Pour les thés parfumés, faire infuser 15 à 20 g de thé dans 1 litre d’eau fraîche pendant 1 heure pour les thés à base de thé noir et 30 minutes pour les thés vert. Puis retirer les feuilles et mettre la liqueur au frais.
Observer votre casserole ou écouter votre bouilloire pour mieux appréhender le bon moment pour arrêter l’ébullition, à défaut d’avoir une bouilloire à température programmée
La durée d’infusion
Qui n’a pas grimacé de déception en portant sa tasse à ses lèvres après avoir oublié ses feuilles de thé dans son eau chaude ?
La théine se libère à 80% au cours de la première minute d’infusion quand il en faut 7 pour que 80% des tanins présents dans la feuille sèche passent en phase aqueuse. Quant aux composés aromatiques, le processus varie selon leur forme moléculaire.
L’idéal est de faire une première infusion assez courte (20 à 30 secondes) que l’on jette avant de procéder à une infusion normale, celle que l’on boira.
Le dosage des feuilles de thé
Plus on dose en feuilles, plus on obtient une liqueur déséquilibrée. 2 grandes écoles, l’une occidentale, l’autre chinoise. La méthode occidentale prédéfinit 2 g par tasse de 10 à 15 cl. La méthode chinoise préconise que les feuilles représentent 30 à 50 % du volume de la théière.
La surface d’échange entre les feuilles et l’eau
Préparer du thé, c’est mettre en contact des feuilles avec de l’eau. Plus ce contact sera étendu, meilleure sera la liqueur. L’idéal consiste à mettre les feuilles en vrac dans une théière, puis de transvaser le thé dans un autre récipient pour arrêter l’infusion. Il faut donc proscrire les trop grands volumes, et utiliser les sets de dégustation pour les thés d’exception.
La conservation du thé
Le thé est une denrée fraîche tout en étant un produit sec (3 à 4% d’eau), le thé vieillit mal.
Privilégier un récipient opaque et hermétique car le thé absorbe l’humidité et les odeurs ambiantes, il craint l’oxygène de l’air qui l’oxyde et transforme les composants des feuilles.
Le thé redoute la lumière et les températures trop élevées car les feuilles se dessèchent et perdent leur parfum. Il est conseillé d’éviter de conserver un thé plus de 12 moi chez soi.
Les sets à déguster
La méthode occidentale consiste à infuser une petite quantité de feuilles pendant une durée relativement longue. C’est l’inverse de l’approche chinoise. Les sets à déguster varient donc entre ces 2 méthodes. Aucune méthode ne peut se prévaloir d’être la meilleure. En revanche, elle sera mieux adaptée en fonction de tel ou tel type de thé.
Le Gong Fu Cha
« Infuser le thé avec méthode et application » ou « Temps du thé » pourraient être la traduction du Gong Fu Cha.
La contenance de la théière est très restreinte (10 à 15 cl) et donc étonne les occidentaux. De fait, parce qu’elle procède à des infusions successives. Chaque ustensile et chaque geste ont pour but d’exalter et d’apprécier le bouquet du thé. C’est un rituel devenu véritable art de la dégustation des thés chinois et taïwanais (Wu Long et thés sombres principalement).
Le Zhong
Composé d’une tasse en porcelaine très fine sans anse, d’un couvercle et d’une soucoupe, le Zhong est le récipient le plus utilisé en Chine.
Déformation du verbe « Chong » qui signifie « verser de l’eau », le terme précis est plutôt « Gaiwan » qui signifie « Bol à couvercle ».
La porcelaine ne conservant pas très bien la chaleur, le Zhong s’approprie donc plus pour les thès fragiles, verts, jaunes et blancs.
Le poêlon japonais
Appelé également Kyusu, le poêlon est une petite théière, en terre ou porcelaine, équipée d’une grille en métal retenant les feuilles et dotée d’un manche latéral. Il est traditionnellement employé pour les thés verts. Sa contenance la plus courante est de 36 cl, mais pour les meilleurs thés, on se limite à 10 à 20 cl. Il est la croisée des méthodes occidentales et chinoises. Il est surtout destiné à la préparation du Gyokuro, des Sencha et Tamaryokucha.
IV - Sélection des thés
IV – SÉLECTION DES THÉS
Schéma sur le traitement des feuilles de thé
Les thés BLANCS
- Chine : Aiguilles d’argent – Bai Mu Dan
Les thés VERTS
- Chine : Long Jing – Gunpowder – Mao Feng
- Japon : Gyokuro – Sencha –
Les thés OOLONG – SEMI FERMENTES (OXYDES)
- Chine : Wu Long
- Taiwan : Wu Long – Dong Ding – Bao Zhong
Les thés NOIRS
- Chine : Pu Er – Qimen – Yunnan
- Inde : Assam – Darjeeling
Les thés NOIRS FUMES
- Chine : Lapsang Souchong Tarry souchang
Les thés Parfums
Au cabinet : Thé du Hammam, fleur de geisha…
V - Exprimer vos sensations
V – EXPRIMER VOS SENSATIONS
« Déguster, c’est apprécier toute la richesse d’un aliment qui relève d’une complexité extrême mais qui, au quotidien, consiste en un acte des plus spontanés ».
Toute dégustation sollicite nos 5 sens, à des degrés divers. L’ensemble des sensations que constitue la dégustation entraîne grâce à nos neurones une représentation unique (image) qui est transmise à notre cerveau. Cette dernière va s’enrichir de deux notions supplémentaires : le plaisir (ou déplaisir) et le langage.
Le goût
L’un des sens les plus importants, le goût perçoit les saveurs : sucrée, salée, acide, amère et umami (délicieux peu connue des Occidentaux). Pour chacune d’entre elles, il existe des nuances dites « continuum » des saveurs. C’est essentiellement la langue, seul organe doté de papilles gustatives (au nombre de 2 000), qui perçoit les saveurs. Le thé est classé principalement dans les saveurs amères, que nous apprenons à aimer. L’acidité se retrouvera plus dans les thés noirs. La saveur sucrée est présente dans les Bancha Hojicha, les Bai Hao Wu Long et les Pu Er. La saveur Umami présente dans les thés japonais, notamment le Gyokuro ou les Darjeeling de printemps. La saveur salée est totalement absente des thés.
L’odorat
Un composé odorant perçu par olfaction directe est une odeur alors que celle perçu olfaction rétronasale on parle alors d’arômes. Peu nombreux (0,03 à 0,05%), ils sont composées de différentes molécules en grande quantité (600). Mais, notre nez est doté de 100 millions de cellules nerveuses (contre 1 million pour la vue, 100 000 pour l’ouïe et 10 000 pour le goût), le mieux doté de nos sens. L’olfaction directe permet une perception des odeurs à hauteur de 10%, car notre nez est équipé d’une protection naturelle. Grâce à des inspirations consécutives, nous améliorons cette perception. L’olfaction rétronasale consiste à expirer tout en conservant la liqueur dans la bouche. 100 % des molécules odorantes sont alors perçues. On distingue 3 types de notes aromatiques : les notes de tête (première impression), les notes de cœur (seconde impression plus permanente) et les notes de fond (plus lourdes qui apportent longueur et rondeur à l’arôme).
Le toucher – La texture
Elle se réfère aux sensations tactiles sur les lèvres, les joues, le palais et la langue. La température, les effets de texture accentue les perceptions gustatives et olfactives.
La vue
La vision est intéressante à double titre : observation du thé (feuilles sèches et infusées, liqueur) et influence nos présuppositions (on s’en fait vite une idée). Elle peut donc nous influencer, parasiter voir inventer des perceptions.
L’ouïe
Au même titre que la vue, l’ouïe est à l’origine de phénomènes de présuppositions. Il ne constitue pas le sens le plus important, mais ne nous laissons pas « polluer » par des informations verbales inutiles.
VI - Le rituel du thé : outil complémentaire pour le thérapeute
VI – LE RITUEL DU THÉ : OUTIL COMPLÉMENTAIRE POUR LE THÉRAPEUTE
Les trois premiers objectifs du rituel du Thé lors d’une consultation sont :
- Accueillir et observer son client
- Le mettre en confiance et continuer de l’observer
- Le congédier
Accueillir et observer son client
L’accueil du client par le Thérapeute dans son cabinet est primordial pour la suite des échanges pendant le rendez vous. Ces premiers instants de découverte réciproque sont essentiels dans la relation de confiance qui va s’installer entre le Thérapeute et son client. On dit toujours que les cinq premières secondes sont très importantes.
Par ailleurs, accueillir son client en lui offrant une tasse thé démontre en avant première la volonté du Thérapeute de se donner du temps. Le client peut ainsi prendre le temps de s’installer, de découvrir l’environnement qui lui est au départ plutôt hostile car inconnu et de prendre ses repères dans l’espace.
Enfin, c’est un moment de détente qui valorise également le client dans la prise en charge immédiate que lui accorde son Thérapeute. Habituellement, lorsqu’un « malade » arrive dans un cabinet médical, le médecin ou le « malade » rentre rapidement dans le vif du sujet de la raison pour laquelle le « malade » a souhaité prendre ce rendez vous.
Les deux principales motivations du Thérapeute à accueillir son client en lui offrant une tasse de thé sont les suivantes : la première consiste à se démarquer des approches traditionnelles et la seconde constitue par conséquent une première forme de déstabilisation de son client. Cette déstabilisation par l’effet de surprise, car il est bien rare qu’un Thérapeute invite son client à boire une tasse de thé, est une technique permettant d’observer son client dès sa réception dans le cabinet. Cette première période d’observation permet au Thérapeute de « sentir » son client et d’apprécier son niveau d’anxiété.
Par la suite, le Thérapeute aborde son client en utilisant tout son savoir faire et les techniques pour accompagner son client dans le traitement de son ou ses traumatismes.
Le mettre en confiance et continuer de l’observer
Pendant le rendez vous, offrir du thé et donc instaurer le rituel du thé permet de maintenir sous une forme conviviale une observation sur l’état émotionnel du client. Le travail du Thérapeute se poursuit tout au long des pauses du « thé ».
Ces moments de convivialité apporte pour le client des moments de détente et de relâchement permettant à nouveau au Thérapeute de déstabiliser écologiquement son client et donc de mieux ressentir ses émotions.
Le Thérapeute peut ainsi utiliser d’autres techniques telles que la synchronisation respiratoire, le miroring, et toutes autres techniques pour continuer d’observer son client.
Il apporte aussi bien pour le client que pour le Thérapeute un sas qui temporise, pendant l’instant du thé, sur la gravité des faits et explications donnés par le client concernant des situations traumatisantes.
Ce sont souvent des journées épuisantes à la fois pour le client mais aussi le Thérapeute qui prend en charge totalement son client. Ces moments de détente conforte la relation de confiance entre eux. Le niveau d’observation est important tant sur les tics, manies, communication non verbale que peut détecter le Thérapeute et lui en dire souvent plus que les mots formulés par le client lui-même depuis plusieurs heures.
Enfin, boire du thé peut éveiller les sens du client. Parfois, ses sens peuvent réveiller des souvenirs affectifs, traumatisants ou remplis de bonheur. Ces souvenirs peuvent provoquer une certaine émotion angoissante ou bienfaisante. Il peut donc arriver de faire revivre un moment, une ambiance, une situation à son client. Aussi, d’autres sensations peuvent surgir : le client peut entendre, voir, sentir. Ces émotions sont des signes sur le niveau d’attachement que peut ressentir le client. Ils sont des indicateurs pour le Thérapeute dans la compréhension et le traitement des traumatismes.
Le congédier
Accueillir son client est une phase importante du rendez vous. Mais le congédier en est une autre toute aussi importante.
En effet, une belle entrée et une belle sortie chez son Thérapeute rassurent et laissent de bonnes sensations.
Le Thérapeute peut même jusqu’à aller « fêter » la réussite du client par le partage du thé et laisser une belle empreinte dans les esprits.
C’est un moment de fête et de bonheur qui doit être marqué. Offrir du thé à son client avant de le congédier confirme la volonté une fois de plus du Thérapeute de prendre le temps qu’il faut pour respecter et valoriser au mieux son client.
Conclusion
CONCLUSION
Sélectionner, préparer et déguster le thé sont les 3 étapes principales pour savourer l’instant du thé.
Le partager avec son client, c’est lui donner du temps pour être accueilli comme il se doit.
Le partager avec son client, c’est lui donner le temps de se confier avec foi.
Le partager avec son client, c’est lui donner du temps pour être congédié avec joie.
Et si offrir du thé à son client devenait aussi un outil complémentaire pour le thérapeute, en êtes vous maintenant convaincu ?
S’il ne peut être une technique en soit, instaurer le rituel du thé lors d’une séance d’EMDR , c’est sans doute donner tout au long d’une séance, la signature du Thérapeute en filigrane…
…Vos clients se souviendront de vous aussi pour cette approche thérapeutique atypique à la hauteur de son résultat magique…
Crédit Photos : le Palais des thés notre partenaire historique et privilégié