X.J. Corrèze – Hyper timidité

Je pense que chacun de nous, à un certain moment, rencontre des personnes qui peuvent avoir une influence certaine et parfois transformer une vie, ceci, bien sûr, avec une certaine volonté de notre part.

L’aventure commence en juillet 2001.

Je suis né au siècle dernier, c’est à dire que j’ai trente-trois ans.

Je suis entrepreneur paysagiste depuis quatre ans. Mon entreprise est en bonne santé mais je cherche à lui ré-administrer un peu de vitamines pour la maintenir en forme en renouvelant les supports publicitaires.

En juillet 2001, j’ai reçu au courrier une proposition d’un cabinet conseil en publicité et communication m’invitant à mettre en place un encart publicitaire dans un livre Le Corrézien. Des propositions comparables me sont envoyées assez fréquemment. Mais cette proposition très originale de ce cabinet situé à Tulle, différente de ce que l’on peut recevoir habituellement, a tout de suite retenu mon attention.

Dans ce contexte, malgré ma nature très introvertie, j’ai voulu me rendre sur place pour prendre un premier contact avec le ou les créateurs de cette proposition.

Après rendez-vous, je me rends sur place.

Mon étonnement fut assez vif lorsque je franchis la porte de ce cabinet : un environnement très personnalisé, convivial, chaud, dans une ambiance parfumée avec un fond musical très agréable.

Quand je parle d’un environnement personnalisé, il est évident que l’on a à faire à un milieu qui n’a rien de comparable avec les bureaux actuels qui se ressemblent tous.

Un bureau rustique tient certes une place importante dans la pièce, mais ce qu’il y a autour est surprenant : quatre pendules dont une comtoise, un pantin accroché au mur, un canapé sur lequel un énorme crocodile en peluche se repose, un vieil accordéon Maugein, des guides Le Petit Futé empilés les uns sur les autres (sur une hauteur de un mètre environ) et bien d’autres objets insolites.

Au milieu de ce cadre qui, je suppose, marquerait à vie n’importe quelle personne insensible, un homme d’une quarantaine d’années, nommé Jean-Pierre CAUVER.

Très vite, la conversation s’engage et je m’aperçois très rapidement que j’ai en face de moi un professionnel de la communication ; quel contraste avec ma personne .

J’évoquais précédemment en moi, une nature très introvertie. Effectivement, en juillet 2001, j’ai une terrible maladie chronique que je porte (que j’essaie de supporter) depuis mon enfance mais qui me pourrit la vie de tous les jours : la timidité !

Une maladie que j’ai toujours supposée incurable et dont les effets néfastes et pervers sont multiples : dos courbé, tête baissée, visage tendu et crispé, élocution saccadée, bégaiements jusqu’à blocage total de la voix, tremblements, transpiration, respiration saccadée, etc. etc.… avec toutes les conséquences qui s’en suivent avec l’entourage…

Voilà le personnage que Jean-Pierre Cauver a fait asseoir en face de lui ce jour là.

Nous entamons donc la discussion en commençant par nous présenter.

Jean-Pierre est informaticien : dans une pièce attenante au bureau nous pouvons observer toutes les générations des micros ordinateurs : du vieux « Commodore des années 80 » au portable dernière génération, avec en parallèle tables de mixage, graveurs, scanners, imprimantes, modems haut débit…etc. Il conseille et dépanne parfois des clients qui ont voulu jouer aux apprentis sorciers avec l’informatique.

Un bibliothèque bien remplie de logiciels lui permet de travailler avec ce matériel dans plusieurs domaines car Jean-Pierre est aussi écrivain-éditeur. Il est à l’origine des guides Le Petit Futé et a écrit et édité récemment un guide complet Le Corrézien permettant de mieux connaître le département de la Corrèze (histoire, géologie, économie, urbanisme, démographie…).

Jean-Pierre est aussi publiciste : il réalise des maquettes publicitaires pour des clients tels que le C.G., F.T., E.L., A.J., et de nombreuses autres entreprises, commerçants, artisans situés en Corrèze.

Cependant, son activité principale reste le coaching et l’hypnothérapie.

Je me présente à mon tour en expliquant l’objet de ma visite. Jean-Pierre cerne très vite ma nature et détecte ma « terrible » maladie.

Nous concluons un accord sur un an pour améliorer la qualité de mes supports publicitaires et mon outil informatique. Mais Jean-Pierre insiste pour que je vienne régulièrement à son cabinet.

Un peu surpris au départ, j’accepte.

C’est ainsi que depuis le mois de septembre 2001, j’assiste à des « séances » chez Jean-Pierre. Quel genre de séances ? Des séances qui n’ont rien à voir avec des séances télévisuelles ou cinématographiques mais qui concernent l’hypnothérapie dont je parlais précédemment.

Ce terme, composé d’ « hypnose » et de « thérapie » peut faire frémir. En effet, lorsque nous parlons d’hypnose, nous faisons souvent allusion à « l’hypnose spectacle » dans laquelle un sujet réalise inconsciemment et involontairement des ordres que lui dicte une autre personne afin d’impressionner et de faire rire un public. L’hypnose dans ce cas-là, fait ressortir une notion d’emprise d’une personne sur une autre personne. Ce qui donne une image très négative.

Rien de tout cela n’est pratiqué » chez Jean-Pierre CAUVER. Jean-Pierre utilise l’hypnose reconnue scientifiquement, pour soigner, pour aider des « patients ».

En quelque sorte, Jean-Pierre nous aide avec notre entière volonté, à mettre en éveil certaines parties de notre cerveau inexploitées afin de guérir certains maux..

« Mais il me paraît absolument impossible de guérir une très longue maladie chronique que je supporte depuis trente-trois ans », dis-je avec conviction à Jean-Pierre en évoquant ma timidité. « Peut-être, nous verrons bien… »

Les premières séances débutent : dans un premier temps, la priorité est de me remettre dans un meilleur état afin, plus tard, de pouvoir réaliser des séances d’hypnose.

J’étais sans doute comparable à un patient devant passer sur une table d’opération mais en trop mauvais état pour être immédiatement opéré.

Tous les exercices doivent être réalisés sept jours sur sept (sans trêve, pas même le dimanche). Jean-Pierre a une réputation d’écraser une noisette avec une presse de quatre cent kilos.

Le programme est le suivant :

  • Dix fois dix respirations en utilisant la totalité de ma capacité respiratoire : inspirations en commençant par gonfler le ventre et en terminant par les poumons, puis blocage de l’air en prononçant la « phrase magique » (Tout va bien, je suis calme et serein), puis expiration de tout l’air, ceci, dix fois de suite, dix fois par jour.

Cet exercice peut paraître tout simple mais s’avère, à cadence intensive et répétitive, fastidieux, supposant un véritable effort physique, surtout que je n’avais pas l’habitude de respirer correctement.

Mais, dès les premiers exercices, les résultats furent probants : mon visage se décrispe, mon élocution est moins saccadée, les sons sortent plus facilement et les blocages sont moins fréquents.

Je me sens aussi moins fatigué, je dors mieux. Cet apport d’oxygène en grande quantité agit comme un dopant qui va me permettre de réaliser des exercices plus pointus :

  • Contrôle du battement des paupières : il m’était en effet impossible de maîtriser le clignement des yeux lorsque je parlais à un interlocuteur (un peu à l’image de notre ex président de la République, François Mitterand). Deux fois par jour, je m’entraîne donc devant une glace pour garder les yeux fermement ouverts, en augmentant la durée de cinq secondes à chaque réussite. L’efficacité devant mes interlocuteurs est totale au bout de quinze jours environ.

Il fallait que je combatte ma posture courbée en redressant les épaules et en ayant non pas la tête penchée vers l’avant mais bien droite. Pour remédier à ce défaut, les séances d’hypnose et d’auto hypnose vont m’aider.

Pour améliorer ma diction, mon élocution, l’intonation, l’intensité de la voix, la lecture à haute et intelligible voix de textes divers en les questionnant.

L’exercice qui me demandera le plus d’effort et de volonté est d’aller aborder des inconnus dans la rue pour discuter avec eux sur des sujets divers en les questionnant.

Au bout de quelques mois, je ne considère plus cet exercice comme une corvée. Je prends conscience que les autres ne sont pas des ennemis, mais des gens souvent très sympathiques, intéressants et ouverts à la communication. Je découvre durant cette expérience que je peux moi-même également intimider d’autres personnes.

Parallèlement à tous ces exercices, dès que mon « état de santé » est meilleur, nous commençons aussi l’hypnose qui va encore plus améliorer les points évoqués précédemment.

Désormais, je réalise à chaque fois que je me rends au cabinet des séances d’hypnose toujours dans le but de faire voler en éclats ma timidité.

L’hypnose accompagnée par Jean-Pierre consiste à se mettre dans un état de conscience modifié, d’activer certaines parties du cerveau qui vont me permettre de me plonger en transe.

Pendant la transe, nous rangeons les défauts dans une partie de mon cerveau et faisons ressortie toutes les qualités, les outils qui vont me permettre de me faire progresser dans mon combat.

Résultat : aucune réussite pour les premières séances car je pense que je suis trop réticent sur la méthode utilisée et trop peu confiant envers Jean-Pierre que je connaissais encore peu.

Cependant, avec de la persévérance et dès que le climat de confiance s’installe, je réussis à plonger vraiment, au bout de quelques séances, mais les résultats concrets sur ma timidité sont encore peu convaincants.

Afin de réaliser des séances tout seul pour que je sois complètement autonome, Jean-Pierre me propose de faire aussi de l’auto hypnose chez moi. Je dois désormais plonger seul.

Je dois pour cela avant de débuter la séance me mettre en condition optimale : programmation du déroulement de la séance : je demande à mon inconscient de plonger en lui proposant de mettre en place les outils nécessaires pour accomplir un ou plusieurs objectifs qui vont améliorer mes capacités une fois sorti de transe dans la vie quotidienne.

Parallèlement, je lui demande de mettre en place des fusibles en cas d’imprévus qui pourraient subvenir pendant la transe, c’est à dire de me faire remonter en cas d’urgence.

La séance peut alors commencer après avoir déterminé la durée et réalisé une petite série de respirations qui vont me détendre. Pour plonger rapidement, je dois visualiser les yeux fermés successivement une série d’images (éléments visuels), puis entendre une série de sons (éléments auditifs), puis ressentir une série d’effets sensitifs (éléments kinesthésiques).

Pendant les trois premiers mois, les échecs sont de 100%. J’ai un caractère de chef d’entreprise et ne supporte pas que mon travail ne porte pas rapidement ses fruits.

Je suis sur le point de cesser tout exercice, mais Jean-Pierre est là pour, non pas me plaindre, mais au contraire pour me stimuler très énergiquement.

Avec un peu plus de volonté que d’habitude, je me ressaisis et finis enfin par réussir enfin une première séance : une grosse victoire, victoire !

A partir de ce moment, je n’ai cessé de progresser grâce aux séances d’hypnose (avec Jean-Pierre ou accompagné de Cd) et d’auto hypnose réussies de plus en plue fréquemment.

Ma maladie que je considérais absolument incurable a disparu à jamais.

Ma situation un an après est la suivante : bien sûr, j’ai désormais trente-quatre ans mais j’ai l’impression d’en avoir dix de moins. Les points que j’énumère sont le signe de ce bouleversement radical :

  • Je croque désormais la vie à pleines dents pour rattraper le temps que j’avais perdu pendant ma « très longue maladie ».
  • Ces derniers temps, j’ai eu l’occasion de m’exprimer plusieurs fois devant un public avec succès.
  • On m’a sollicité plusieurs fois pour prendre des responsabilités dans le milieu caritatif.
  • Mon entourage m’a dit que je n’étais plus la même personne.

En résumé, je suis plus heureux que jamais dans mon travail ainsi que dans ma vie privée.

Objectifs prochains : toujours faire progresser mon entreprise et fonder une famille.

[haut.]